Alexandre pour la petite présentation, tu es champion du monde des BAJA 2015 et tu rêvais depuis bien longtemps de pouvoir faire ce mythique rallye.
Surtout quand on sait que ton père, a été le premier à le terminer en quad il y a 20 ans, alors que la catégorie n’existait même pas.
Tu roules sur un Yamaha 700 Raptor, le même que pour les BAJA avec quelques modifications tout de même, comme les réservoirs d’essence supplémentaires et le poste navigation en plus.
Côté pneus tu roules en Maxxis 23×7-10 à l’avant et en 22×11-09 Kevlar.
Comment as-tu vécu ton premier Dakar ?
Pour moi ça a été une expérience formidable, un rêve de gosse qui se réalise enfin. A vivre de l’intérieur, c’est vraiment particulier car il y a la difficulté, le manque de sommeil et le plaisir d’être tous les jours au départ.
Une météo complétement folle avec des pluies diluviennes, des chaleurs écrasantes comme le dernier jeudi à 40°. J’ai fait 260km en 6h ce jour-là.
Tu parles de manque de sommeil, tu es parti seul sans assistance ?
Et oui faute de budget, j’ai financé personnellement ce Dakar. Ce qui veut dire pas de mécano le soir, donc j’ai dû me débrouiller tout seul.
A quoi ressemble une journée type ?
Levé très tôt, 15h-20h de quad, spéciale et liaison, plus la mécanique du soir, ce qui fait que j’ai dormi en moyenne 3-4h par nuit.
Comme c’était ton premier Dakar, comment s’est déroulée la navigation ?
Plutôt bien finalement, c’est vrai que sur les BAJA, il y en a beaucoup moins, voir des parties fléchées, mais là, une fois qu’on comprend ça va. Et puis comme la recherche des waypoints a totalement été repensés, c’était une première pour tout le monde, expérimentés ou non. Il y a des jours ou je trouvais les balises avant Sonik le Polonais, (ancien vainqueur).
Tu finis 11ème tu t’y attendais ?
Avant tout je voulais finir pour acquérir de l’expérience. La première semaine j’ai roulé à l’économie pour ne pas abimer trop de choses sur le quad, car le soir c’était moi le mécano. J’ai eu l’opportunité de rouler avec Sonik, en vitesse de pointe il est un peu plus rapide, mais c’est surtout dans les terrains cassants ou lui fonce, là ou moi je suis obligé de calmer le jeu.
Et puis le jeudi j’ai vécu un truc énorme ou en pleine spéciale, j’étais 4, je vois Axel Dutrie mon ami qui était 3ème du général arrêté au bord de la piste complétement désespéré moteur cassé. Je m’arrête et je lui dis je te tracte, il me dit laisse tomber on va pas y arriver et j’ai tracté. On a cassé la sangle, recommencé puis on a terminé. Le soir son assistance a réparé et il a fini 5ème au général. C’est ça aussi le Dakar !
Quels sont tes projets maintenant ?
Faire du quad tous les matins (rire), déjà bosser à fond chez Spartoo (mon principal sponsor) qui m’a beaucoup aidé pour ce rallye, bien me reposer et puis faire le rallye de Grèce , les 12 heures de Pont de Vaux et puis le Dakar en 2018 !
Donc on ne verra pas sur les toutes manches des BAJA ?
Non faute de budget, il faut que je paie le Dakar 2017 et comme je suis très motivé pour l’édition 2018, il va me falloir du temps pour trouver « un guidon » ou d’autres sponsors, cette fois-ci.
Côté pneus ça a donné quoi avec les Maxxis Kevlar ?
Ecoute je suis partie avec 12 arrières et 6 avant. Et au final je n’ai qu’une seule crevaison. Par rapport au nombre de kilomètres parcourus c’est plus que bien. J’ai même méché celui qui été crevé puis roulé 2 jours avec.
J’ai bien souvent changé les pneus avant qu’ils soient très usés par précaution. Les longues liaisons sur les routes bouffaient la gomme !
Merci Alexandre pour cette interview et on te souhaite une bonne recherche de sponsors pour te revoir en 2018 !